La cérémonie du couronnement des monarques d’Angleterre et d’Écosse d’abord, de Grande-Bretagne et enfin du Royaume-Uni remonte à plus de 1 000 ans. Malgré ses racines dans l’histoire médiévale, le couronnement est toujours d’actualité, a souligné un expert à l’approche de ce jour historique.
Selon le Dr George Gross, chercheur invité en théologie au King’s College de Londres, la crise de l’abdication a été l’un des événements qui en a cimenté la nécessité dans la Grande-Bretagne moderne.
La décision d’Édouard VIII d’abdiquer en décembre 1936, moins d’un an après son accession au trône et avant son couronnement, afin d’épouser la mondaine et divorcée américaine Wallis Simpson a ébranlé le pays et le cabinet et a placé la princesse Elizabeth en ligne directe de succession.
S’exprimant sur l’importance que le couronnement du roi George VI a acquis après l’abdication de son frère aîné, le Dr Gross a déclaré à Encause.co.uk : « Cela a absolument contribué à cimenter cette cérémonie, car cela a marqué une différenciation entre Edward VIII et George VI.
Il y a donc un point de vue selon lequel, même si ce n’est pas le cas techniquement, un monarque non couronné n’est pas pleinement un monarque en Grande-Bretagne, même si nous avons la formule ‘le roi est mort, vive le roi' ». [saying].
« Alors que Charles est, bien sûr, pleinement roi pour le moment, il y a ce sentiment que pour être pleinement roi, il faut être couronné. »
Avec sa décision de renoncer à son rôle constitutionnel, Edouard VIII devient libre d’épouser Mme Simpson – mais vit une vie en exil entre le continent américain et la France.
Il a reçu le titre de duc de Windsor et n’a été autorisé à rentrer en Grande-Bretagne qu’à quelques reprises au cours de sa vie.
Ces occasions n’incluent pas le couronnement de la reine Elizabeth II en juin 1953.
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Si la crise de l’abdication est une raison importante pour laquelle le couronnement est toujours d’actualité, le Dr Gross a énuméré d’autres raisons en faveur de la tenue de cet événement historique le 6 mai.
Le public, a-t-il affirmé, a toujours un appétit pour ce type de services et d’événements, réalisés avec la pompe et la cérémonie typiquement britanniques.
Il a déclaré : « Je pense que les funérailles de la Reine et la fascination qu’elles ont suscitée dans le monde entier, à la fois pour elle en tant que souveraine remarquable, mais aussi pour l’ensemble de la cérémonie et la manière dont nous procédons, ont également montré que le public reste intéressé, les chiffres d’audience ont été extraordinairement élevés. Les gens sont clairement intéressés, c’est aussi la raison pour laquelle ces événements ont toujours lieu. »
En outre, le service lui-même, qui se déroule à l’abbaye de Westminster, comprend le serment, que le Dr Gross décrit comme le « moment contractuel » entre le public et le souverain.
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Le Dr Gross a qualifié l’office de moment au cours duquel le souverain « épouse » le pays, expliquant : « Dans un sens, lorsque le monarque précédent meurt et que le nouveau monarque devient roi ou reine, il s’engage effectivement avec le pays.
« On peut presque considérer le service du couronnement comme le mariage, la formalisation de cette relation ».
Il ajoute : « Nous avons encore des juges et d’autres personnalités qui prêtent serment, c’est ce qui lie le monarque, et il y a un moment crucial dans le service au cours duquel on demande à l’auditoire s’il reconnaît le monarque comme son souverain.
« Bien sûr, aucun public n’a jamais répondu non dans l’histoire, mais on le leur demande quand même, et c’est un moment important de ce service qui marque une différence avec les couronnements des tsars en Russie dans l’histoire ancienne ; on demande à notre public, donc c’est la nature contractuelle. »
Le Dr Gross a également évoqué la crise du coût de la vie qui fait toujours rage au Royaume-Uni et la manière dont elle peut coexister avec un service somptueux pour un monarque.
Il a rappelé que ce n’est pas le premier couronnement de l’histoire moderne à se tenir en période de difficultés financières, citant en exemple le service qui a couronné le roi George et la reine Elizabeth en 1937. Cet événement, a-t-il dit, a eu lieu pendant la Grande Dépression.
Il a ajouté : « Je pense qu’il faut y être très sensible, et je pense qu’ils le seront, cela doit être fait très soigneusement, mais ce n’est pas une raison pour ne pas avoir de cérémonie.
« Et bien sûr, cela peut être un avantage financier énorme, il y a un gain énorme à faire, cela va mettre la Grande-Bretagne en valeur. »
Le Dr Gross dirige, avec le Dr David Crankshaw, maître de conférences en histoire du christianisme des débuts de l’ère moderne à King’s, des recherches sur le « British Coronations Project c.973-present », une analyse complète de ce que ces événements révèlent sur notre passé, notre présent et sur nous-mêmes.
