La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reçu l’ordre de licencier le commissaire européen Oliver Varhelyi après que ce dernier ait été surpris en train de traiter les députés européens d' »idiots ». M. Varhelyi, commissaire chargé de la politique de voisinage et de l’élargissement et proche allié de Viktor Orban, le président hongrois de droite, a semblé manquer de patience lors d’une séance de questions-réponses intitulée « Renforcement de la politique d’élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux ».

Après avoir répondu à une question, alors que la caméra revient sur Rainier Wieland, l’un des vice-présidents du Parlement européen, on entend M. Varhelyi marmonner, en hongrois : « Combien d’idiots sont encore là ? ».

Un bref extrait a ensuite été tweeté par Sandor Ronai, un autre député européen hongrois qui, contrairement à M. Varhelyi, membre du Fidesz, est membre du parti libéral de la Coalition démocratique.

M. Ronai a commenté : « Après que le commissaire @OliverVarhelyi ait répondu aux questions des députés européens, il prend son siège, on peut clairement l’entendre dire : « Combien d’autres idiots sont encore là ? »

D’autres députés européens ont également rejoint le chœur de condamnation, notamment l’eurodéputé belge et ardent critique du Brexit Guy Verhofstadt, qui a retweeté le post de M. Ronai, en disant : « @vonderleyen doit le licencier immédiatement.

« Sinon, elle risque de perdre la confiance de tout le Parlement européen ! »

Répondant au tweet de M. Ronai, l’eurodéputée allemande Delara Burkhardt a déclaré : « Insulter les membres du Parlement européen qui font leur travail en posant des questions critiques doit avoir des conséquences. Le président du Parlement européen doit agir.

L’incident d’hier n’est pas la première fois que M. Varhelyi est confronté à la controverse cette année.

Le 18 janvier, les députés européens ont demandé une enquête, craignant qu’il ne fasse preuve de trop de favoritisme envers le président pro-russe de Serbie.

Le mandat de M. Varhelyi inclut les relations avec la région instable des Balkans, où de nombreux pays tentent de rejoindre le bloc de 27 nations, et il supervise leurs négociations d’adhésion.

Dans un rapport adopté à Strasbourg, les députés ont demandé à la Commission européenne de lancer « une enquête indépendante et impartiale pour déterminer si la conduite et les politiques menées par » M. Varhelyi sont contraires au code de conduite de la Commission et à ses obligations au titre du traité de l’UE.

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Au début du mois, le président serbe Aleksander Vucic s’est insurgé contre les demandes de l’UE d’appliquer des sanctions contre la Russie en raison de la guerre en Ukraine, les qualifiant d’ingérence « brutale » dans les affaires intérieures de son pays. M. Orban a critiqué les sanctions de l’UE, affirmant qu’elles nuisent davantage à l’économie hongroise.

Bien qu’elle cherche officiellement à rejoindre le club des nations européennes, la Serbie a ignoré à plusieurs reprises les appels à aligner sa politique étrangère sur celle de l’UE, notamment en matière de sanctions.

En décembre 2021, la Commission a créé la surprise en ouvrant des négociations d’adhésion avec Belgrade sur une série de politiques, malgré les tensions non résolues de la Serbie avec son ancien territoire du Kosovo.

M. Varhelyi a alors déclaré que « la Serbie franchit une nouvelle étape très importante dans son adhésion à l’Union européenne. »

Les législateurs de l’UE s’inquiètent également de l’attitude de M. Varhelyi à l’égard du dirigeant serbe bosniaque Milorad Dodik, à l’esprit séparatiste.

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Thijs Reuten, législateur européen néerlandais de centre-gauche, qui a participé à la rédaction du rapport du Parlement, a déclaré que le « rôle de la Commission est de protéger l’intégrité territoriale de la Bosnie-et-Herzégovine, de promouvoir la démocratie en Serbie et de garantir la paix et la stabilité au Monténégro et au Kosovo. Pas le contraire ».

Il a expliqué : « Soutenir les positions nationalistes et séparatistes de Dodik serait non seulement contraire au code de conduite des membres de la Commission européenne, mais aussi jouer avec le feu.

« Les rapports persistants selon lesquels le commissaire d’Orban s’acoquinerait avec des autocrates pour saper la démocratie exigent une action immédiate. »

Dodik a régulièrement alimenté le sentiment nationaliste et a cherché à unir son mini-État serbe de Bosnie à la Serbie.

L’Encause.co.uk a contacté M. Varhelyi pour un commentaire.

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