Les fans de tennis ont tous leur favori parmi les trois, mais désigner le meilleur joueur de tous les temps parmi Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal n’est pas une tâche facile. Le trio a dominé le tennis masculin pendant la majeure partie des 15 dernières années, malgré les efforts d’Andy Murray et de Stan Wawrinka qui ont entravé leur capacité phénoménale à remporter des titres. Maintenant que Federer a raccroché sa raquette, le Suisse peut regarder sa carrière avec fierté, même s’il a été dépassé en termes de statistiques.
Le joueur de 41 ans a longtemps été considéré comme l’un des plus grands joueurs de tennis de tous les temps, battant des records avec ses 310 semaines cumulées à la première place mondiale et ses 20 titres du Grand Chelem. Le dernier triomphe de Federer dans un tournoi du Grand Chelem remonte à l’Open d’Australie 2018, où il a remporté son sixième titre, mais une série de blessures et d’opérations chirurgicales a marqué la fin de sa carrière, l’obligeant à manquer cinq tournois majeurs au total.
Il a pris sa retraite en septembre 2022 à l’issue de la Laver Cup et a reçu des adieux émouvants. Le souvenir de son match avec Nadal en finale du double restera gravé dans l’esprit de millions de fans de tennis pour les années à venir.
Alors qu’il s’est éloigné du jeu, Djokovic et Nadal sont toujours en pleine forme et s’efforcent d’ajouter de nouveaux titres à leur palmarès. Les deux joueurs ont désormais 22 titres du Grand Chelem à leur actif et Djokovic est pressenti pour dominer la fin de sa carrière, le Serbe ayant déjà remporté le titre de l’Open d’Australie pour la dixième fois en janvier.
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Mais on peut bien sûr dire que sans les exploits de Federer, Djokovic et Nadal n’auraient peut-être jamais été aussi motivés pour continuer à gagner. Federer s’est exprimé sur ce que c’était que de faire partie de la course au GOAT avec ses collègues du Big Three, déclarant en septembre : « Je suis vraiment très fier, très heureux d’être là où je suis ».
La star suisse a été le premier homme à dépasser le record de Pete Sampras de 14 titres majeurs en simple, en remportant son 15e à Wimbledon en 2009 sous les yeux de l’Américain. « L’un de mes grands moments a bien sûr été de remporter mon 15e titre du Grand Chelem à Wimbledon, alors que Pete était assis là. Tout ce qui a suivi a été un bonus ».
Mais si l’on demande à Federer de choisir entre les trois, il se montre plus diplomate. Comme lorsqu’on essaie de comparer Lionel Messi et Cristiano Ronaldo dans le football à leur apogée, les fans devraient peut-être s’efforcer d’apprécier ce qu’ils ont sous les yeux tant que c’est encore le cas.
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« Les gens aiment toujours comparer. Je le vois tous les jours avec mes jumeaux. Sans le vouloir, on les compare. Il ne faut pas – jamais », a-t-il déclaré à l’Associated Press. « Naturellement, nous faisons la même chose dans le tennis… Je suis ma propre carrière, mon propre joueur, qui avait besoin de ces défis. Ils avaient besoin d’un challenger comme moi.
« Nous nous sommes mutuellement améliorés. À la fin de la journée, nous nous serrerons tous la main et nous nous dirons : ‘C’était génial’. Est-ce que quelqu’un sera plus heureux que l’autre ? Je veux dire, à certains moments, peut-être. »
Décider du débat sur le GOAT est également un exercice d’équilibre délicat pour leurs pairs. Wawrinka, qui, comme Federer, représente le drapeau suisse, pense qu’il n’y a pas de différence entre les « Big Three » à leur apogée : « Ils ont battu tous les records entre lui, Rafa et Roger. Ils ont tout pris et tout mangé. Ce sont les plus grands joueurs de l’histoire du tennis ».
Mais tous ne sont pas prêts à rester sur la touche. Dominic Thiem a été contraint de se rétracter suite à la réaction des fans après avoir snobé Federer dans la course au GOAT. L’Autrichien, vainqueur d’un seul Grand Chelem à l’US Open 2020, a déclaré que Federer n’était plus sur un pied d’égalité avec Djokovic et Nadal après avoir été dépassé en nombre de Chelems, mais il a ensuite changé d’avis.
« On parle tout le temps de qui est meilleur et de qui n’est pas bien », a-t-il déclaré en février. « Je n’aime pas dire cela. C’est un manque de respect pour chacun d’entre eux. Tous les trois ont accompli des choses que personne d’autre n’accomplira. Il n’y a pas de GOAT unique, les trois le méritent parce qu’ils sont uniques ».
En l’état actuel des choses, Nadal ne verra pas d’inconvénient à être sur un pied d’égalité avec Djokovic après une série de blessures au cours des neuf derniers mois.
L’Espagnol est sorti du Top 10 pour la première fois en 18 ans, ce qui est un rappel incroyable de sa constance. Mais son palmarès sur terre battue fait de lui le favori pour remporter son 14e titre à Roland-Garros, avec un bilan absurde de 112 victoires et 3 défaites sur le court parisien.
Djokovic pourrait quant à lui prendre de l’avance plus tard dans l’année, Wimbledon et l’US Open étant typiquement des tournois dans lesquels il a eu plus de succès que Nadal. Il se peut que ce soit la dernière année civile où ces deux joueurs se disputent le 23e Grand Chelem tant convoité et si c’est le cas, il y aura beaucoup de temps pour des débats sur le GOAT lorsqu’ils tireront leur révérence au tennis.
Pour l’instant, les fans de tennis devraient profiter du spectacle tant qu’il est encore au crépuscule, car la fin de l’ère du Big Three approche à grands pas.
