Il y a seulement trois ans, Gareth Bale était furieux de ne pas pouvoir rejoindre Oscar, Hulk et Marouane Fellaini dans la lucrative Chinese Super League. Mais la chance du Gallois s’est avérée être une bénédiction déguisée, compte tenu du déclin brutal de la ligue depuis lors, après des années de dépenses au-dessus de ses moyens.
L’afflux de Brésiliens dans le football chinois avait déjà commencé bien avant que les stars de Chelsea, Oscar et Ramires, ne décident de prendre la direction de l’Extrême-Orient. Vagner Love, un attaquant prolifique en Russie, et Elkeson, un talent de Botafago, ont rejoint le club entre 2012 et 2013 pour des frais habituellement payés par les clubs européens.
Mais ce n’est que lorsque Hulk, le puissant attaquant brésilien qui s’est fait connaître à Porto et au Zenit Saint-Pétersbourg, a rejoint le Shanghai SIPG que les gens ont commencé à faire attention. La transaction s’élevait à 46 millions de livres sterling – un record de vente pour un club russe et, de loin, le montant le plus élevé dépensé par un club chinois pour un transfert.
L’international brésilien Ramires a ensuite décidé de le suivre, quittant son rôle de figurant à Chelsea pour le Jiangsu Suning dans une transaction de 25 millions de livres.
Et en janvier 2017, les Blues ont enregistré la plus grosse vente de leur histoire en cédant le meneur de jeu Oscar au Shanghai SIPG pour un montant record de 60 millions de livres. Le joueur de 25 ans a refusé les offres de la Juventus et de l’Atletico Madrid pour rejoindre la Chine, empochant un contrat de 400 000 £ par semaine.
L’avantage financier était le principal attrait, mais la possibilité de mener la révolution d’un championnat en pleine expansion était également intéressante. Rapidement, les grands noms ont commencé à suivre, avec l’ex-star de la Premier League Mousa Dembele partant pour la Chine et le joueur de Manchester United Fellaini choisissant de signer pour Shandong Taishan, alors que les clubs européens commençaient à considérer la Chine comme une division « dangereuse » capable d’attirer leurs propres cibles de transfert dans le pays.
Oscar a admis immédiatement après avoir rejoint le club qu’il prévoyait de retourner en Europe « dans deux ou trois ans ». C’est un thème récurrent, Carlos Tevez ayant décrit son transfert au Shanghai Shenhua comme des « vacances » avant de rejoindre Boca Juniors. Et il semble que l’Argentin ne se soit pas trop ennuyé en Chine, marquant quatre buts en 20 apparitions tout en gagnant 615 000 £ par semaine.
Mais les choses ont commencé à se gâter lorsque l’Association chinoise de football (CFA) a annoncé des règles strictes obligeant les clubs à réduire le nombre de joueurs étrangers sur le terrain, avec seulement trois joueurs étrangers autorisés à participer à un match, tandis que chaque liste de 18 joueurs devait contenir au moins deux joueurs chinois de moins de 23 ans.
Cette mesure avait pour but de permettre aux joueurs chinois de jouer plus régulièrement et d’améliorer les perspectives de l’équipe nationale.
D’autres changements ont été apportés la saison suivante pour réduire le nombre de joueurs étrangers autorisés dans chaque équipe de cinq à quatre. En outre, le nombre total de joueurs étrangers apparaissant dans un match ne pouvait être supérieur au nombre de joueurs nationaux U23.
Une nouvelle « taxe » a ensuite été introduite en 2018 pour empêcher les clubs de dépenser des sommes importantes pour des joueurs étrangers. Elle stipulait que tout club qui dépensait plus de 5 millions de livres sterling (7 millions de dollars) pour un joueur étranger serait obligé d’effectuer le même paiement à la CFA. Cela a certainement stoppé le flux de stars se dirigeant vers l’Asie pour un dernier jour de paie, mais des clubs comme Shanghai et Jiangsu avaient un plus gros problème.
Les clubs chinois sont devenus un peu moins attractifs qu’ils ne l’étaient deux ans auparavant et, avec la baisse de fréquentation, les clubs ont eu du mal à combler le déficit financier. Ils ne pouvaient plus payer les salaires promis aux joueurs et le soutien financier de leurs méga-riches propriétaires s’est soudainement arrêté.
Les nombreux clubs soutenus par des conglomérats immobiliers ont été affectés par la baisse des revenus pendant la pandémie de Covid, car le marché s’est effondré et les milliardaires qui possédaient les clubs ont rapidement retiré leur financement. Des clubs comme le Jiangsu Suning, qui avait remporté le titre CSL la saison précédente, ont été contraints de fermer boutique.
Hulk, Jackson Martinez, Yannick Carrasco, Axel Witsel, Marek Hamsik et Gervinho ont rapidement pris le chemin de la sortie, tandis que des dizaines de joueurs brésiliens sont retournés en Amérique du Sud, tandis qu’Oscar est toujours en Chine après avoir vu son transfert à Flamengo échouer à la onzième heure.
Aujourd’hui, les noms de stars en Chine sont très rares après les dépenses incroyables d’il y a six ans. Entre-temps, l’équipe nationale chinoise ne s’est guère améliorée, le pari de la CFA n’ayant finalement pas apporté les bénéfices escomptés.
