Emmanuel Macron exige des paiements annuels de la part de la Grande-Bretagne afin de résoudre la crise des petites embarcations. Le président français exigera des paiements supplémentaires de la part du Royaume-Uni – en plus des fonds existants – pour financer le maintien de l’ordre sur les plages françaises près de Calais et de Dunkerque. Le Royaume-Uni a versé à la France au moins 232 millions de livres sterling sous forme de paiements ponctuels depuis 2014, le dernier en date remontant à novembre, lorsque Mme Braverman a conclu un accord de 62 millions de livres sterling avec son homologue français afin d’augmenter les patrouilles de 40 %.
S’exprimant avant le sommet anglo-français qui se tient ce week-end, une source de l’Élysée a déclaré au Times : « Nous essayons de convenir avec nos homologues britanniques d’un cadre de financement pluriannuel qui nous permettrait de mieux planifier nos actions et d’accroître nos ressources humaines, nos équipements et nos infrastructures.
Un autre fonctionnaire français a défendu la réponse de la France à la question jusqu’à présent, en disant : « Nous avons déjà beaucoup d’hommes sur le terrain. Pour que notre réponse soit efficace, il ne suffit pas d’augmenter le nombre de policiers sur les plages du Pas-de-Calais ».
L’année dernière, 45 728 migrants sont arrivés au Royaume-Uni à bord de petits bateaux, contre 299 en 2018, période pendant laquelle la Grande-Bretagne a versé à la France plus de 193 millions de livres sterling.
La Première ministre est soumise à une pression croissante de la part des députés conservateurs qui ont remis en question le rapport qualité-prix des précédents accords avec la France.
Tim Loughton, député conservateur de East Worthing and Shoreham, a accusé le gouvernement de ne pas en avoir eu pour son argent.
Il a déclaré : « Le contribuable britannique subventionne généreusement la police française depuis plusieurs années maintenant, période au cours de laquelle nous avons constaté une augmentation substantielle du nombre de personnes qui réussissent à échapper à leurs mesures.
« Le vrai problème est que la police française n’arrête pas les migrants qu’elle intercepte sur les plages, si bien qu’ils reviennent la nuit suivante avec un nouveau bateau pour réessayer. Ils n’ont de chance qu’une seule fois.
« De même, ils n’interceptent pas les bateaux dans l’eau et ne ramènent pas les passagers sur les plages françaises, ni ne permettent à nos forces frontalières de les débarquer à Calais plutôt qu’à Douvres.
« Nous ne devrions pas transférer davantage de fonds à la France tant qu’elle n’est pas disposée à discuter de ces mesures préventives ».
L’ancien leader du Parti conservateur, Sir Iain Duncan Smith, s’est fait l’écho de ces propos, en demandant : « Sommes-nous en train de les subventionner pour quelque chose qu’ils devraient de toute façon faire eux-mêmes ?
« Je ne vois pas d’inconvénient à ce que nous en ayons pour notre argent. Le problème, c’est que je n’ai vu aucune preuve d’optimisation des ressources.
Il a ajouté : « Utilisent-ils des drones, ce qu’ils devraient faire ?
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« Ils n’arrêtent pas de dire qu’on ne peut pas patrouiller sur toutes les plages. Mais un drone doté d’une vision nocturne peut le faire.
« Combien utilisent-ils notre argent pour investir dans ce type de technologie ? »
Le député conservateur de Stoke-on-Trent North a déclaré au Times : « Je ne suis pas surpris d’apprendre que les Français réclament une fois de plus l’argent des contribuables britanniques, qui travaillent dur, pour faire leur travail à leur place.
« Les Français devraient être prêts à débourser leur propre argent pour empêcher les gens de traverser la France jusqu’à leur côte nord pour essayer d’entrer illégalement au Royaume-Uni ».
Hier, le ministre de l’intérieur a présenté une nouvelle législation visant à mettre un terme à la crise des petits bateaux une fois pour toutes en expulsant des dizaines de milliers de personnes entrant illégalement au Royaume-Uni.
La nouvelle législation empêchera les migrants qui ont franchi les frontières britanniques de se prévaloir des lois relatives à l’asile, à l’esclavage moderne et aux droits de l’homme.
Dans sa déclaration aux Communes, Mme Braverman a prévenu que « la patience est à bout », ajoutant que « la majorité patriotique respectueuse de la loi a dit que ça suffit ».
