Je m’attends à ce que l’Irlande réalise le Grand Chelem aujourd’hui à Dublin, mais je m’attends également à ce que l’Angleterre se montre à la hauteur. Si l’Angleterre a quelque chose à offrir, elle doit réparer ses erreurs aujourd’hui. Il ne faut pas répéter l’horrible capitulation du week-end dernier contre la France. C’est l’Angleterre. Cela signifie beaucoup. Ou du moins cela devrait l’être. Aujourd’hui, nous découvrons à quel point la rose rouge compte pour ces joueurs.
Lors de la Coupe du monde 2007, l’équipe d’Angleterre dont je faisais partie s’est inclinée 36-0 face à l’Afrique du Sud en phase de groupes. Cette expérience a déclenché une réaction qui nous a permis de nous retrousser les manches et de nous frayer un chemin jusqu’à la finale.
Cette équipe d’Angleterre a été embarrassée à Twickenham il y a sept jours. Elle a été battue dans tous les domaines par les Français. Leur propre public a quitté les lieux plus tôt que prévu. Ils les ont abandonnés.
Il n’y a peut-être rien à jouer en termes de championnat, mais il y a tout à jouer aujourd’hui en termes de réputation.
Ils ne pouvaient pas avoir plus de raisons de faire une bonne performance, de montrer que le match contre la France n’était qu’une exception.
Il doit y avoir une réaction. Cela ne veut pas forcément dire gagner à l’Aviva Stadium, mais cela veut dire porter le combat en Irlande.
Si vous avez été battu à la touche la semaine dernière, assurez-vous d’être le premier cette semaine. Si vous avez été repoussé lors d’un plaquage, gagnez cette collision. Soyez obsédé. Montrez que vous vous sentez concerné. Regardez les rencontres sur la feuille d’équipe.
Freddie Steward contre Hugo Keenan au poste d’arrière – un combat de deux titans aériens. Ellis Genge contre Tadhg Furlong au poste de pilier – un face-à-face entre deux piliers modernes fantastiques et polyvalents. Manu Tuilagi contre Bundee Aki au centre – une explosion qui ne demande qu’à se produire. L’Irlande n’est pas la seule à posséder de bons joueurs.
Voyons donc l’Angleterre apporter ce qu’elle a dans le ventre à la fête de St Paddy’s – car si elle ne le fait pas aujourd’hui après ce qu’elle a vécu le week-end dernier, alors quand le fera-t-elle ?
Ce championnat s’est déroulé comme je l’avais prévu, avec l’Irlande et la France largement en tête, mais j’ai également été impressionné par les progrès réalisés par l’Ecosse et l’Italie.
Je sais que les Italiens n’ont pas gagné un seul match, mais ils ont joué un rugby remarquable, en particulier contre les deux premiers.
La France peut encore remporter le titre aujourd’hui, mais l’Irlande est une trop bonne équipe pour laisser passer cette chance d’écrire l’histoire. Andy Farrell s’en sera assuré.
J’ai passé de nombreuses années avec lui dans un vestiaire de Wigan et je peux presque entendre sa voix bannir toute complaisance avant le coup d’envoi d’aujourd’hui.
Il a construit une équipe implacable à son image, une équipe qui sait comment gagner quelles que soient les circonstances, quel que soit le match.
Pour moi, l’état d’esprit de l’équipe d’Angleterre de 2003 n’est pas sans rappeler celui de l’équipe de France.
Il a toujours été un gagnant et il amènera cette superbe équipe d’Irlande plus près que jamais de remporter une Coupe du monde.
Jason Robinson s’exprimait en association avec Vodafone Business.
