La Norvège a dévoilé des plans qui lui permettraient d’interrompre complètement ses exportations d’électricité afin de préserver l’approvisionnement national en cas de pénurie. Une telle mesure porterait un coup important à la sécurité énergétique du Royaume-Uni, qui importe une quantité considérable d’électricité de Norvège depuis l’ouverture d’un câble en 2021. La Grande-Bretagne est reliée à la Norvège par un interconnecteur de 450 miles qui relie Blyth, dans le Northumberland, à la centrale électrique de Kvilldal par des câbles qui traversent la mer du Nord. Cette centrale, qui est la plus grande centrale hydroélectrique de Norvège, est essentielle à la capacité du réseau national à maintenir les lumières allumées au Royaume-Uni lorsque la production d’électricité domestique est faible.
Cependant, vendredi, le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere a déclaré qu’en cas de crise, comme celle provoquée par une vague de chaleur qui pousse les réserves d’eau à des niveaux records, la Norvège pourrait bloquer les exportations.
Il a déclaré : « Nous voulons nous assurer qu’il y a toujours assez d’eau dans nos réservoirs. Il devrait toujours y avoir assez d’électricité dans nos prises (à la maison) et nous devrions avoir assez d’électricité pour notre industrie. »
Dans le cadre du projet de loi, Oslo a annoncé des mesures qui rendront les producteurs d’hydroélectricité formellement responsables du maintien des réservoirs d’eau au-dessus d’un certain niveau.
Les producteurs seront également tenus de signaler les niveaux des réservoirs aux autorités, les responsables ayant déclaré à Reuters que l’annonce de vendredi a formalisé les procédures mises en place l’année dernière,
L’année dernière, la Norvège a prévenu qu’elle pourrait réduire ses exportations d’électricité si le niveau des réservoirs hydroélectriques tombait en dessous d’un certain seuil, ce qui a renforcé les craintes de pannes d’électricité au Royaume-Uni cet hiver.
La liaison de la mer du Nord entre le Royaume-Uni et la Norvège, d’une valeur de 1,4 milliard de livres sterling, a une capacité de 1,4 gigawatts, ce qui fournit suffisamment d’électricité pour alimenter environ 1,4 million de foyers.
Entre-temps, l’autorité de surveillance de l’Association européenne de libre-échange (AELE), dont la Norvège est membre, a fait part de ses inquiétudes concernant le projet de loi, indiquant qu’elle s’entretiendrait avec le gouvernement du pays.
Un porte-parole de l’organisme a déclaré à l’agence de presse norvégienne NTB : « Toute mesure susceptible d’entraîner des restrictions sur le marché de l’électricité dans l’Espace économique européen est préoccupante. »
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Le gouvernement norvégien a fait face à des pressions au cours de l’année dernière pour réduire les factures des ménages de ses citoyens, qui ont atteint des niveaux record suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Oslo a repoussé les critiques concernant le projet de loi, en le comparant aux efforts de l’UE pour donner la priorité au remplissage des réservoirs de gaz l’été dernier, afin de garantir un approvisionnement suffisant pour l’hiver.
M. Stoere a déclaré : « Il ne s’agit pas d’une mesure dirigée contre un pays, mais d’une mesure visant à garantir, à l’avenir, un système stable d’approvisionnement en énergie à partir du système hydroélectrique norvégien. »
L’hydroélectricité représente environ 90 % de l’électricité produite en Norvège, qui a tiré la sonnette d’alarme en août dernier après que les niveaux de production soient tombés à leur niveau le plus bas « observé jusqu’à présent cette année » dans le sud-ouest…,
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Si la Norvège coupe l’approvisionnement en électricité cet hiver, cela pourrait menacer la sécurité énergétique du Royaume-Uni, le National Grid ayant averti qu’il pourrait déployer des « pouvoirs planifiés de trois heures » s’il ne parvient pas à garantir un approvisionnement suffisant en électricité.
La semaine dernière, le National Grid et les compagnies d’énergie ont lancé le premier fonctionnement en direct du nouveau service de flexibilité de la demande, qui vise à réduire la consommation d’énergie pendant les heures de pointe de la journée pour équilibrer le réseau.
Dans le cadre de ce programme, les ménages équipés de compteurs intelligents ont été payés pour réduire leur consommation d’énergie pendant une heure ou deux, ce qui a permis d’éviter les pannes d’électricité lorsque le mauvais temps a entraîné une faible production éolienne.
Entre-temps, jeudi, le gestionnaire du réseau électrique français, RTE, a demandé au Royaume-Uni d’être prêt à exporter de l’électricité jeudi, car il craint que des grèves dans les centrales électriques françaises n’entraînent une baisse de la production.
