Une foule de manifestants en colère a envahi la place de la Concorde à Paris vendredi, scandant « Nous avons décapité Louis XVI, Macron nous pouvons recommencer ! », alors qu’ils brûlaient une effigie du président français. Un jour après que le Premier ministre Elisabeth Borne ait invoqué un pouvoir constitutionnel spécial pour éviter un vote dans la chambre basse chaotique, les législateurs de droite et de gauche ont déposé des motions de défiance qui seront votées lundi.

Place de la Concorde, une manifestation festive de plusieurs milliers de personnes, avec des chants, des danses et un grand feu de joie, a dégénéré en une scène qui fait écho à la nuit précédente.

La police anti-émeute a chargé et lancé des gaz lacrymogènes pour vider l’immense place située en face de l’Assemblée nationale après que des manifestants aient escaladé les échafaudages d’un chantier de rénovation, en s’armant de bois.

Ils ont lancé des feux d’artifice et des pavés sur la police au cours d’un affrontement.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de sécurité ont chargé et utilisé des canons à eau pour évacuer la zone, et de petits groupes ont ensuite allumé des feux de rue dans les quartiers chics des environs. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré à la station de radio RTL que 310 personnes avaient été arrêtées au cours de la nuit, la plupart d’entre elles à Paris.

La plupart des manifestations, petites et dispersées, ont eu lieu dans les villes de France, d’une marche à Bordeaux à un rassemblement à Toulouse. Les officiers du port de Calais ont temporairement empêché les ferries de traverser la Manche vers Douvres.

Certains campus universitaires parisiens ont été bloqués et des manifestants ont occupé un périphérique très fréquenté autour de la capitale française.

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Les éboueurs parisiens ont prolongé leur grève pour un douzième jour, alors que les piles de déchets nauséabonds s’amoncellent chaque jour dans la capitale française. Les grévistes ont continué à bloquer le plus grand site d’incinération d’Europe et deux autres sites qui traitent les ordures de Paris.

Certains militants des gilets jaunes, qui ont organisé de formidables manifestations contre les politiques économiques de M. Macron au cours de son premier mandat, faisaient partie de ceux qui ont relayé la manifestation de vendredi à Paris sur les médias sociaux. La police affirme que des « gilets jaunes radicalisés » font partie des fauteurs de troubles lors des marches de protestation.

Les syndicats qui organisent l’opposition ont exhorté les manifestants à rester pacifiques lors des grèves et des marches qui auront lieu dans les jours à venir.

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Ils ont appelé les gens à quitter les écoles, les usines, les raffineries et autres lieux de travail pour forcer Macron à abandonner son projet d’obliger les Français à travailler deux ans de plus, jusqu’à 64 ans, avant de recevoir une pension complète.

Macron a pris un risque calculé en ordonnant à Borne d’invoquer un pouvoir constitutionnel spécial qu’elle avait utilisé dix fois auparavant sans déclencher une telle explosion de colère.

Si les votes de défiance échouent, le projet de loi devient une loi. Si une majorité l’approuve, il sonnera le glas du plan de réforme des retraites et obligera le gouvernement à démissionner, bien que Macron puisse toujours reconduire Borne dans ses fonctions pour nommer le nouveau cabinet.

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