EDF, qui construit la première centrale nucléaire britannique depuis 30 ans, craint une pénurie d’argent car son partenaire chinois pourrait retenir des fonds supplémentaires pour le projet. EDF, le géant français de l’énergie qui construit Hinkley Point C dans le Somerset, a prévenu que China General Nuclear (CGN), contrôlée par Pékin, pourrait ne pas contribuer à un nouveau cycle de financement du projet britannique. Cette annonce intervient alors que l’entreprise publique française a déjà vu son bilan mis à mal par les problèmes liés à ses réacteurs nucléaires vieillissants, qui ont soulevé des questions majeures sur la sécurité énergétique de l’Europe et aggravé la crise sur le continent.

Maintenant, le projet de 32 milliards de livres sterling dans le Somerset, une estimation qui a grimpé en flèche par rapport à une estimation précédente de 26 milliards de livres sterling en raison de l’inflation, pourrait devoir être financé par d’autres moyens. En raison de la montée en flèche des coûts de construction, la centrale située dans le sud-ouest de l’Angleterre, qui devait initialement coûter 18 milliards de livres, a subi des retards répétés.

EDF a déclaré qu’étant donné que « les besoins totaux de financement du projet dépassent l’engagement contractuel des actionnaires », CGN et la société française seraient invitées, au cours du second semestre 2023, à effectuer des versements supplémentaires « volontaires » de capitaux propres dans le cadre d’un mécanisme de compensation des dépassements de coûts.

Mais comme « la probabilité que la CGN ne finance pas le projet après avoir atteint son plafond de fonds propres est élevée », EDF pourrait être contrainte d’assumer une plus grande partie des coûts, conformément au contrat existant.

CGN a été encouragée pour la première fois à participer à la construction de nouvelles centrales nucléaires britanniques par le chancelier de l’époque, George Osborne, en 2015, dans le cadre d’un effort visant à instaurer un « âge d’or » dans les relations anglo-chinoises.

Dans le cadre d’un accord conclu en 2016, le promoteur chinois a accepté de prendre en charge 33,5 % du coût de la construction d’Hinkley Point C, estimé à 18 milliards de livres à l’époque, EDF devant payer le reste de la facture.

Mais EDF et le gouvernement britannique unissent désormais leurs forces dans l’espoir d’obtenir des investisseurs extérieurs pour aider à maintenir le projet en vie.

Hinkley Point C est un élément central de la stratégie nucléaire du Royaume-Uni et est censé fournir 3,2 GW d’électricité sûre et à faible teneur en carbone pendant environ 60 ans, alimentant environ 6 millions de foyers et offrant 25 000 possibilités d’emploi.

LIRE PLUS : Les avantages des panneaux solaires de maman, dont celui de gagner de l’argent avec l’énergie

Le premier réacteur, dont la mise en service est prévue pour juin 2026, est l’un des huit nouveaux réacteurs qui doivent être construits dans le cadre de la stratégie nucléaire dévoilée en avril.

Elle a été annoncée alors que le pays est aux prises avec les répercussions des prix mondiaux du gaz déclenchés par la guerre de la Russie en Ukraine. Le gouvernement a déclaré qu’une plus grande quantité d’énergie nucléaire à faible teneur en carbone, produite localement, est nécessaire dans le mix énergétique du Royaume-Uni pour « garantir que l’approvisionnement énergétique futur de la Grande-Bretagne soit soutenu » par une source d’énergie « fiable et abordable ».

L’objectif ultime est que l’énergie nucléaire fournisse jusqu’à 24 GW au réseau d’ici 2050, ce qui représente environ 25 % de la demande d’électricité prévue.

Hinkley Point C est l’un des projets énergétiques les plus importants dans le pipeline, mais c’est aussi l’un des nombreux projets nucléaires clés que le gouvernement espère mettre en œuvre pour réduire sa dépendance aux importations d’énergie étrangère.

À NE PAS MANQUER
Poutine  » perd la bataille  » dans la guerre de l’énergie alors que les prix du gaz de l’UE  » n’augmenteront plus « . [REPORT]
L’entreprise énergétique EDF réalise des milliards de bénéfices au Royaume-Uni, alors que les Britanniques croulent sous les factures. [REVEAL]
Une bouée de sauvetage énergétique grâce à un projet de transformation des armes nucléaires en électricité [INSIGHT]

EDF a tweeté :  » La centrale Sizewell C utilisera la même technologie nucléaire que Hinkley Point C, dont la construction est déjà à mi-chemin.

« Ensemble, les deux centrales produiront suffisamment d’électricité fiable et à faible teneur en carbone pour 12 millions de foyers britanniques, renforceront notre sécurité énergétique et aideront la Grande-Bretagne à atteindre Net Zero. »

Leave your vote

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires