L’Arabie saoudite s’apprête à envoyer sa première femme astronaute dans l’espace dans le courant de l’année, pour une mission de 10 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Rayyana Barnawi, chercheuse biomédicale, rejoindra son compatriote saoudien Ali Al-Quarni et deux Américains à bord de la mission « Axiom Mission 2 » (Ax-2) de la société aérospatiale américaine Axiom Space. Cette mission, dont le lancement est prévu entre avril et juin, est la dernière initiative en date du Royaume d’Arabie saoudite pour moderniser son image traditionnellement ultra-conservatrice.
La mission Ax-2 décollera du Centre spatial Kennedy de la NASA en Floride à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX.
Barnawi et Al-Quarni seront rejoints par Peggy Whitson, ancienne astronaute de la NASA, qui effectuera son quatrième vol vers l’ISS, et par John Shoffner, homme d’affaires du Tennessee, qui sera le pilote de la mission.
Deux autres astronautes saoudiens, Mariam Fardous et Ali AlGamdi, seront également formés à toutes les exigences de la mission.
Ax-2 fait suite à la précédente mission d’Axiom Space à destination de l’ISS en avril dernier, au cours de laquelle quatre astronautes privés ont passé un total de 17 jours en orbite.
Selon l’agence de presse officielle saoudienne, la nouvelle mission « vise à renforcer les capacités nationales en matière de vols spatiaux habités dans le but de servir l’humanité et de bénéficier des opportunités prometteuses offertes par l’industrie spatiale. »
Dans le même temps, ils ont ajouté que le mouvement contribuera « à la recherche scientifique dans de nombreux aspects tels que la santé, la durabilité et la technologie spatiale. »
Selon le président de la Commission spatiale saoudienne, Abdullah bin Amer Alswaha, les dirigeants du royaume souhaitent apporter un « soutien illimité » au programme spatial.
Grâce à ce programme, a-t-il ajouté, l’Arabie saoudite cherche à activer les innovations scientifiques au niveau des sciences spatiales, à renforcer sa capacité à mener des recherches de manière indépendante, à accroître l’intérêt des diplômés pour les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, et à développer le capital humain en attirant des talents et les compétences nécessaires.
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La première nation arabe à envoyer un de ses citoyens dans l’espace a été les Émirats arabes unis, qui revendiquent le titre en 2019. L’astronaute Hazzaa al-Mansoori avait alors passé huit jours dans l’ISS.
Plus tard dans le mois, un autre Emirati, Sultan al-Neyadi, entreprendra également un voyage vers le laboratoire orbital à bord d’une fusée Falcon 9.
Surnommé le « Sultan de l’espace », Neyadi deviendra le premier astronaute arabe à passer plus de six mois dans l’espace.
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La mission Ax-2 n’est toutefois pas la première participation de l’Arabie saoudite à une mission spatiale.
En 1985, le prince Sultan bin Salman bin Adbulaziz – un pilote de l’armée de l’air – est devenu le premier Arabe musulman à voyager dans l’espace lorsqu’il a participé à un lancement américain.
L’Arabie saoudite a ensuite établi son propre programme spatial en 2018, et en a lancé un autre l’année dernière pour entreprendre spécifiquement des missions avec équipage.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Vision 2030 » du prince héritier Mohammed bin Salman, qui vise à diversifier l’économie – au-delà du pétrole – ainsi que de ses réformes plus larges.
Depuis que le prince Salman a pris le pouvoir en 2017, la proportion de femmes dans la population active est passée de 17 à 37 %. Les femmes ont également été autorisées à conduire et à voyager à l’étranger sans tuteur masculin.