Le manque de ressources signifie que les avancées technologiques dont bénéficient les patients atteints de cancer dans d’autres pays ne sont pas largement disponibles ici, affirment les auteurs d’un rapport parlementaire accablant. Le manque d’investissement s’est traduit par des équipements obsolètes, une main-d’œuvre à bout de souffle, une bureaucratie qui étouffe les progrès et une absence de leadership stratégique et d’investissement.
Le rapport dévastateur du groupe parlementaire multipartite pour la radiothérapie affirme que le manque choquant de financement est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles le Royaume-Uni reste en bas des tableaux internationaux en matière de survie au cancer.
L’APPG demande au ministre de la Santé, Steve Barclay, de présenter un plan de lutte contre le cancer prévoyant un financement complet pour la transformation des services de radiothérapie.
« Ce plan doit définir une orientation ambitieuse et fondée sur des preuves qui permettra au Royaume-Uni d’atteindre les normes internationales en matière de soins contre le cancer, d’améliorer la durée de vie des patients atteints de cancer et leur qualité de vie », indique le rapport.
Cette enquête percutante vient donner un sérieux coup de pouce à la croisade du Daily Encause qui réclame une augmentation des fonds alloués à la radiothérapie.
Les statistiques actuelles montrent qu’une personne sur deux au Royaume-Uni sera atteinte d’un cancer et qu’une sur quatre aura besoin d’un traitement de radiothérapie au cours de sa vie.
La radiothérapie est nécessaire dans 40 % des cas de guérison du cancer et dans 50 % des cas de diagnostic de cancer.
Le rapport note que le Royaume-Uni connaît une « crise du cancer sans précédent causée par une combinaison mortelle de temps d’attente dévastateurs et d’un manque de capacité dans des services vitaux tels que la radiothérapie ».
« Cette situation est très préoccupante, car chaque retard de quatre semaines dans le traitement du cancer entraîne une augmentation de 10 % du risque de décès », prévient le rapport.
Le Royaume-Uni reste dans le bas du classement international en matière de survie au cancer, indique le rapport, ajoutant que sans une « nouvelle approche radicale » de la prestation des services de radiothérapie, il est peu probable que la situation s’améliore.
Les estimations suggèrent que les cas de cancer passeront de 384 000 cas par an aujourd’hui à 506 000 en 2040 si la tendance se maintient. Le nombre de décès devrait augmenter de près d’un quart.
« Si l’accent mis par le gouvernement sur le diagnostic précoce doit se traduire par une amélioration des résultats pour les patients, ces derniers doivent recevoir un traitement rapide et efficace tel que la radiothérapie, qui est reconnue comme l’un des traitements les plus appropriés pour de nombreux cancers diagnostiqués à un stade précoce, car elle élimine efficacement la maladie », indique le rapport.
« Cette crise du cancer survient à un moment où les avancées technologiques en matière de radiothérapie offrent de nombreux avantages.
« Une révolution numérique s’est produite au cours des dix dernières années, accélérée par Covid, qui a produit des solutions numériques à faible risque, de haute technologie, qui peuvent être mises en œuvre immédiatement et qui ont le potentiel de transformer les services de radiothérapie et l’infrastructure du cancer, de soutenir le personnel, d’aider à traiter le retard et d’améliorer la survie du cancer aujourd’hui et à l’avenir. »
Il exhorte le gouvernement à définir un « plan de lutte contre le cancer sur mesure », avec des investissements et des orientations pour la prestation de services de radiothérapie avancée.
« L’absence d’action se traduira par des milliers de décès inutiles pour les personnes atteintes d’un cancer.
Le rapport souligne que les normes internationales stipulent que 50 % des patients dont le cancer a été diagnostiqué récemment devraient avoir accès à la radiothérapie.
Au Royaume-Uni, seuls 24 à 27 % des patients en bénéficient actuellement.
Le déficit est mis en évidence par le fait que l’Angleterre ne dispose que de 4,8 accélérateurs linéaires, l’appareil le plus couramment utilisé pour les traitements par radiothérapie externe, par million d’habitants.
Ce chiffre est bien inférieur aux sept LINAC par million d’habitants prévus par les recommandations internationales.
À titre de comparaison, la France dispose de 8,5 machines par million d’habitants.
Il existe également des « zones désertiques » en matière de radiothérapie, où les patients doivent effectuer de longs trajets pour atteindre un centre équipé d’un appareil.
Actuellement, 3,4 millions de personnes vivent en dehors du temps de trajet recommandé de 45 minutes. Les nouvelles machines – qui coûtent environ 2,4 millions de livres sterling – peuvent traiter plus de patients plus rapidement.
Au cours des cinq prochaines années, nous aurons besoin de 200 nouvelles machines pour rattraper notre retard.
Les experts estiment que c’est de l’argent bien dépensé, car la facture du traitement de chaque patient n’est plus que de 400 livres sterling.
L’étude de l’APPG montre que les services de radiothérapie au Royaume-Uni sont assurés par une petite équipe d’environ 6 400 personnes.
Ils traitent plus de 100 000 patients cancéreux par an.
« Les problèmes liés au recrutement, à la formation et à la fidélisation du personnel de radiothérapie sont graves et ont été identifiés comme un défi majeur », indique le rapport.
Tim Farron, président de l’APPG sur la radiothérapie, a déclaré : « En tant que président de l’APPG pour la radiothérapie, je suis extrêmement préoccupé par les conclusions du dernier rapport de l’APPG.
« Les conclusions d’aujourd’hui mettent en évidence une crise du cancer sans précédent au Royaume-Uni, qui n’est qu’exacerbée par l’absence d’un plan de lutte contre le cancer. Des services cruciaux de traitement du cancer, tels que la radiothérapie, sont négligés et sous-financés.
« En fait, le rapport d’aujourd’hui montre que certains des équipements vitaux nécessaires à la radiothérapie, tels que les machines LINAC, sont obsolètes. Je demande au ministre de la santé et au premier ministre d’écouter ces recommandations urgentes, afin d’améliorer radicalement les services de cancérologie et de sauver la vie d’un plus grand nombre de patients dans ce pays ».
Notre croisade s’articule autour de trois demandes : Un programme continu de nouveaux appareils de radiothérapie pour remplacer les anciens afin de faire face à l’augmentation du nombre de cancers ; De nouveaux centres de radiothérapie satellites dans les zones dépourvues d’installations de traitement afin de réduire les temps de trajet ; Une augmentation du personnel de radiothérapie afin de résorber le retard accumulé dans le traitement du cancer et d’aider le Royaume-Uni à se hisser au sommet des classements en matière de survie.
Pour ce faire, le service aura besoin d’un coup de pouce de 1 milliard de livres sterling sur cinq ans. Notre croisade est soutenue par Radiotherapy UK et la campagne #CatchUpWithCancer.
Bryan Robson, 66 ans, légende de Manchester United et de l’Angleterre, qui a survécu à un cancer après une radiothérapie salvatrice en Thaïlande, nous soutient également.
Le ministère de la santé a été contacté pour un commentaire.
