C’est aujourd’hui que Humza Yousaf a prêté serment en tant que Premier ministre écossais. Mais dès les premières 48 heures de sa prise de fonction, il est clair qu’il n’est plus la « continuité Sturgeon », sa tâche étant de suivre son plan pour la nation décentralisée.
Il est à noter que la première nomination de M. Yousaf a été celle de Shona Robison en tant que vice-première ministre et secrétaire aux finances.
Il se peut que Mme Robison n’ait pas besoin d’un boulier pour compter l’argent de l’Écosse, mais sa principale qualification semble être d’avoir été la plus proche amie et alliée de Mme Sturgeon en politique.
Qui de mieux que son ancien mentor et parrain politique pour transmettre les instructions de son ancien mentor et parrain politique dans les coulisses au nouveau jeune Premier ministre ?
Alors qu’il mettait en place sa première administration, il était également évident qu’il avait hérité d’un autre trait de caractère de Sturgeon : la vindicte.
Sa principale rivale, l’ancienne ministre des Finances Kate Forbes, et ses alliés ont reçu des offres de rétrogradation humiliantes, sans doute dans l’espoir qu’ils auraient trop d’orgueil pour les accepter.
Il semble que Mme Forbes ait dit à Yousaf « où aller » lorsqu’il lui a suggéré de s’occuper des affaires rurales.
D’autres personnes qui étaient dans son camp ont suivi son exemple, quand on leur a même proposé un emploi.
Peut-être que l’énumération du bilan ruineux de M. Yousaf en tant que ministre par Mme Forbes lors des débats sur le leadership l’a piqué au vif et l’a poussé à se venger.
Mais encore une fois, il a fait preuve d’un autre trait de caractère classique de Mme Sturgeon.
Elle n’a jamais été du genre à apporter la guérison lorsque la division pouvait s’envenimer, que ce soit au sein de son propre parti ou dans toute l’Écosse, et que les opposants étaient terrorisés.
Le problème de Yousaf est qu’il n’a certainement pas l’autorité ou la capacité d’inspirer la peur qu’avait son prédécesseur.
Et cet instinct naturel de division s’est rapidement manifesté dans les minutes qui ont suivi son premier appel avec le Premier ministre Rishi Sunak.
Il a ensuite tweeté un coup bas à la Sturgeonesque en disant qu’il « s’attend à ce que les souhaits démocratiques du peuple et du Parlement écossais soient respectés par le gouvernement britannique ».
Heureusement pour M. Sunak, le soutien à l’indépendance semble avoir chuté en dessous des niveaux du référendum écossais de 2014 et semble, avec Sturgeon-lite à la barre, disparaître dans un trou noir.
Mais, bien sûr, Yousaf n’en a pas fini.
La raison pour laquelle l’establishment souhaitait si désespérément qu’il succède à son collègue député de Glasgow était qu’il les maintienne tous à leur poste (tic !) et qu’il poursuive les politiques toxiques de Sturgeon (tic !).
Ainsi, la réforme sur la reconnaissance du genre continuera d’être mise en avant même si elle a conduit à l’exode de 30 000 personnes du SNP. Cette réforme a d’ailleurs été conçue par Mme Robison.
D’autres articles suivront.
La coalition avec les Verts écossais – un partenaire dont de nombreux membres du SNP aimeraient beaucoup voir le retour – a été réaffirmée avant même qu’il n’entre à Holyrood en tant que Premier ministre élu.
On ne peut que s’étonner de la persistance des résultats sanitaires déplorables et des décès dus à la drogue qu’il a supervisés en tant que ministre écossais de la santé, de la baisse continue des résultats scolaires en Écosse et de la disparition de l’argent dans le fiasco du ferry.
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Tous les désastres de Sturgeon seront maintenus et renforcés non seulement parce qu’il est le candidat de la continuité, mais aussi parce que – on le soupçonne – il suit ses instructions.
Yousaf est pour beaucoup, même au sein de son propre parti, « une marionnette de l’ancien régime ».
Les partis d’opposition devront suivre de près les enquêtes policières sur le SNP.
Un gouvernement écossais de Forbes aurait pu être beaucoup plus enclin à jeter aux loups l’ancien directeur général du parti, Peter Murrell, et d’autres personnes (même son épouse, Mme Sturgeon) s’il y avait eu corruption.
La question de savoir si l’ancien dirigeant Alex Salmond a été piégé par des allégations d’abus sexuels que la direction précédente avait tenté de dissimuler reste également d’actualité.
Pour la cabale Sturgeon, Yousaf est l’homme qu’il faut pour poursuivre la vision de l’Ecosse alimentée par les griefs et tenter de la transformer en un phare de la politique dite progressiste, que les Ecossais le veuillent ou non.
On s’est interrogé sur les raisons de son départ. Était-elle fatiguée ? S’inquiétait-elle de l’enquête de la police ? Avait-elle perdu toute sa crédibilité ?
Il fallait peut-être un nouveau visage pour présenter le projet.
Mais un certain nombre de personnalités du SNP ne sont pas optimistes quant à la réussite de ce projet.
Un député a déclaré : « Nous sommes confrontés à une disparition totale. Humza ne l’a pas compris ».
Que Sturgeon tire ses ficelles ou non, il semble qu’avec Yousaf, le spectacle soit en train de se terminer sur la scène politique écossaise pour le SNP.