Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle quittait son poste de Premier ministre après plus de huit ans d’exercice. Elle a expliqué les raisons de cette décision choc lors d’une conférence de presse organisée à la hâte à Bute House, à Édimbourg, plus tôt dans la journée. Le Daily Encause présente ici les principaux éléments à retenir de l’intervention de Mme Sturgeon ce matin.
La Première ministre ne quittera pas ses fonctions tant qu’un successeur n’aura pas été nommé.
Bien que Mme Sturgeon ait déclaré que le « moment est venu » pour elle de se retirer, elle a affirmé qu’elle resterait en poste jusqu’à ce que son successeur soit nommé. La plus ancienne – et première femme – Premier ministre a déclaré que la décision de démissionner était son « devoir ». Elle a reconnu « l’impact physique et mental » de son rôle, mais a déclaré qu’elle pouvait « se battre encore pendant quelques mois ».
La décision de Mme Sturgeon de se retirer après huit ans va déclencher une bataille interne au sein du parti. La Secrétaire d’Etat aux Finances et à l’Economie Kate Forbes est actuellement la favorite pour le poste, mais un sondage de PanelbasePolitical montre que plus de deux tiers des électeurs écossais ne savent pas qui devrait succéder à Mme Sturgeon. Les candidats potentiels à la succession de Mme Sturgeon comprennent également le secrétaire aux affaires extérieures Angus Robertson et le vice-premier ministre John Swinney.
Elle semble avoir renoncé à son rêve d’indépendance
Lors de la conférence de presse, Mme Sturgeon a également semblé renoncer à sa croisade personnelle pour l’indépendance. La leader du SNP a déclaré qu’elle voulait que son parti choisisse son plan pour l’indépendance de l’Ecosse sans l’influence d’un leader qui pourrait ne pas être là pour le mener à bien. Elle a déclaré : « Je libère le SNP pour qu’il choisisse la voie qui lui semble être la bonne. » S’exprimant sur l’avenir du mouvement indépendantiste, elle a ajouté : « En rendant ma décision claire maintenant, je libère le SNP pour qu’il prenne la bonne décision. »
« Nous sommes à un moment critique », a-t-elle prévenu, affirmant que « la cause de l’indépendance est plus grande que n’importe quel individu. »
Mme Sturgeon a nié que la décision était le résultat du récent conflit sur les droits des transgenres.
La Première ministre sortante a signalé que sa décision de se retirer n’était pas le résultat de la récente polémique sur les droits des transgenres. Dans un clin d’œil à la récente controverse, Mme Sturgeon a nié que sa décision de se retirer soit le résultat de « pressions à court terme ». Elle a ajouté : « Je sais que cela peut sembler soudain, mais j’ai lutté avec des niveaux d’intensité variables pendant quelques semaines ». Elle a reconnu les « eaux agitées » mais a insisté sur le fait que sa démission n’était pas une réponse à la « dernière période de pression », ajoutant : « Cette décision découle d’une évaluation plus profonde et à plus long terme ».
Lorsqu’on lui a demandé si la dispute autour des prisonniers transgenres était « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », Mme Sturgeon a répondu : « Non, cette question n’a pas été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase… Ce n’est pas le cas que cette décision soit due à des questions à court terme ». Elle a ajouté : « Si ce n’était que cela, je ne serais pas ici aujourd’hui. Une des choses que je regrette, c’est de ne pas avoir été capable d’apporter une approche plus rationnelle à ces débats ».
Mme Sturgeon a admis qu’elle est considérée comme une figure « polarisante ».
La leader sortante du parti a appelé le parti à « dépasser les clivages de la politique écossaise », affirmant qu’un « nouveau leader serait mieux à même de le faire ». Mme Sturgeon a reconnu qu’elle était désormais soumise à « des opinions polarisées, justes ou injustes ». La dirigeante du SNP a été confrontée à la controverse ces dernières semaines, principalement en raison de la dispute sur les droits des transgenres, qui a divisé à la fois Westminster et son propre parti. La législation, bloquée par Westminster en janvier, aurait supprimé l’obligation pour les personnes transgenres d’avoir un diagnostic médical avant d’obtenir un certificat confirmant leur genre préféré. Le conflit s’est intensifié après la condamnation d’Isla Bryson, qui s’appelait auparavant Adam Graham mais s’identifie désormais comme une femme, pour deux viols commis avant son changement de sexe.
Elle pense que le parti est « fermement engagé dans la voie de la victoire aux prochaines élections ».
Malgré sa décision de se retirer, Mme Sturgeon a déclaré qu’elle pensait que le SNP était « bien parti pour gagner les prochaines élections, alors que nos adversaires sont à la dérive ». Elle a ajouté : « Plus un dirigeant reste longtemps en poste, plus les opinions à son sujet se figent et sont difficiles à changer, et cela compte. Les sondages individuels vont et viennent, mais je suis fermement d’avis qu’il y a maintenant un soutien majoritaire pour l’indépendance de l’Écosse. »
Mme Sturgeon ne quittera pas la politique mais continuera à « tout donner » pour servir le pays.
Mme Sturgeon a déclaré qu’elle « ne quittait pas la politique » et qu’elle continuerait à se battre pour l’indépendance de l’Ecosse. Elle a ajouté qu’elle « continuera à donner tout ce que je peux au service de ce pays ». Mais la leader sortante a déclaré qu’elle souhaitait désormais se concentrer sur « Nicola Sturgeon la personne » plutôt que de tout donner à la politique. Elle a déclaré : « J’ai été Nicola Sturgeon la femme politique pendant toute ma vie. Cela a été un privilège », a-t-elle ajouté : « Ayant atteint cette étape de ma vie, peut-être que je veux passer un peu de temps sur Nicola Sturgeon la personne, l’être humain, et contribuer différemment. »
La FM sortante a déclaré que diriger l’Écosse pendant la pandémie était « de loin la chose la plus difficile que j’ai faite », ajoutant que le poids de la responsabilité était « immense ». Elle poursuit : « Ce n’est que très récemment, je pense, que j’ai commencé à comprendre, et encore moins à traiter, l’impact physique et mental que cela a eu sur moi ? Ces emplois sont un privilège, mais ils sont aussi très durs, à juste titre. Je n’attends pas de violons ici, mais je suis un être humain autant qu’un homme politique ».
