Microsoft a confirmé à Retuers qu’il a demandé à la Commission européenne une audience spéciale qui se tiendra à Bruxelles le 21 février.
L’entreprise tentera de défendre son acquisition d’Activision Blizzard devant les responsables antitrust européens et nationaux. Des mesures correctives devraient être proposées à l’issue de l’audience à huis clos.
Selon Foss Patents, Sony et même Google ou Nvidia pourraient également participer, mais ils devront d’abord obtenir l’autorisation de la Commission européenne. L’auteur du blog, Florian Mueller, a expliqué comment se déroulent habituellement ces audiences : « L’équipe chargée de l’affaire présente ses théories du préjudice, les parties obtiennent de répondre, et des tiers peuvent intervenir (comme Sony le fera sans doute) pour inciter la Commission à bloquer l’accord ou insister sur des remèdes drastiques. »
Cette décision intervient quelques semaines après que la Commission européenne a envoyé à Microsoft une communication des griefs. Dans cet avertissement antitrust, les régulateurs ont détaillé leurs préoccupations concernant l’accord de 68,7 milliards de dollars.
Comme l’a expliqué M. Mueller dans un billet de blog, la direction générale de la concurrence de la Commission (DG COMP) a besoin de cette communication des griefs pour montrer aux grandes entreprises technologiques que l’époque des accords faciles de M&A est révolue, ainsi que pour démontrer que « l’opération n’est pas plus « douce » que l’opération de M&A ». [US Federal Trade Commission] et [Department of Justice]. »
En novembre 2022, la Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur cette acquisition. Parmi ses principales préoccupations, le régulateur a cité une atteinte potentielle à la concurrence sur le marché des jeux, ainsi que les chances que Microsoft fasse des jeux d’Activision Blizzard comme Call of Duty exclusif à la Xbox et à Windows.
L’accord de 68,7 milliards de dollars fait également l’objet d’un examen minutieux aux États-Unis et au Royaume-Uni. La FTC a même intenté un procès à Microsoft pour bloquer la fusion, affirmant que cette acquisition donnerait à l’entreprise tous les moyens et motifs pour « manipuler les prix, dégrader la qualité des jeux et l’expérience des joueurs sur les consoles concurrentes. »
L’autorité britannique de la concurrence et des marchés a récemment proposé quelques remèdes à Microsoft, notamment le rachat d’une partie seulement d’Activision Blizzard (par exemple, sans Call of Duty ou sans Blizzard). L’autorité de régulation devrait rendre sa décision finale d’ici le 26 avril.